Nous y reviendrons plus longuement encore, mais si vous lisez mes articles et si vous avez envie de venir me voir sur scène avec mon petit-fils Maël le jeudi 18 janvier (dans la salle vous serez avec mes proches, Philippe Geluck, Jean-Luc Fonck, Armelle et Barbara, Salvatore Adamo, etc.), n’hésitez pas à déjà prendre vos places sur le site du Théâtre le Marni ci-dessous ! Je me réjouis évidemment de partager cette fête avec vous (Il y aura évidemment du chocolat !)
Ce samedi, nous nous rencontrerons peut-être à Marche, dans la magnifique librairie Livre’s, 9, avenue de France. Ce fut la première demande enthousiaste à m’être faite après la sortie du livre « Les clairières de ma vie ». On pourra dialoguer de tout : du bonheur, de la littérature, de la vie qui passe.
Vous trouverez ci-dessous l’événement mis en ligne par la librairie sur FB (et vous pouvez vous inscrire), ainsi qu’un article paru la semaine dernière dans Télépro, qui définit fort bien le propos, merci !.
https://facebook.com/events/s/rencontre-avec-jacques-mercier/773145847518464/
Être Président d’Honneur du Dinant Jazz Festival c’est pour moi un retour aux sources. Non seulement je fus nourri de disques de Duke Ellington ou de Louis Armstrong durant mon enfance, mais c’est comme assistant de la Section Jazz de la RTB(F) que j’ai débuté ma carrière en 1963. Je commence en effet par aider le producteur et jazzman Benoit Quersin dans ses émissions quotidiennes. A ce titre, j’ai eu le privilège d’écouter en concert et de rencontrer Ray Charles, Ella Fitzgerald, Dexter Gordon ou Roland Kirk. A l’époque, je passe, par exemple, une longue soirée avec Barney Wilen, qui – à 20 ans ! – joue avec Miles Davis dans « Ascenseur pour l’échafaud ».
J’ai retrouvé, il y a juste 10 ans, toute l’histoire du jazz dans la tournée incroyable d’un an et demi de la « Boîte de Jazz », en compagnie de mon fils, le saxophoniste Stéphane Mercier.
Aujourd’hui, je suis le narrateur de Genesis, avec Philippe Decock à l’orgue et Stéphane, au sax : La création du monde soulignée par des musiques arrangées pour le jazz.
J’aime beaucoup cette réflexion de John Coltrane : « Le jazz est selon moi une expression des idéaux les plus élevés. Par conséquent, il contient de la fraternité. Et je crois qu’avec de la fraternité il n’y aurait pas de pauvreté, ni de guerre. »
Vous trouverez sur le site ci-dessous le programma complet et tous les renseignements pratiques. Pour « Genesis » en avant-première, les places sont à prendre sur place. Merci déjà !
D’autre part, j’aurai le plaisir de présenter les soirées et de vivre avec vous tous ces grands moments !
Comme il est réconfortant de découvrir un bon roman écrit dans un bonne langue française. Vous savez, ces récits, où l’auteur ne craint pas d’utiliser le mot juste, même s’il est rare (et parfois remplacé par un anglicisme ou un raccourci de la mode). Je vous jure que cela n’enlève rien au bonheur de suivre l’histoire palpitante ! Michel Joiret, poète, essayiste, revuiste, vous propose un tel roman Stella Maris, du nom d’une villa à plusieurs étages située face à la mer du Nord à Ostende, qui possède sur la tourelle une ancienne étoile de mer effritée par le temps.
Voici deux exemples de ces mots : In petto et « avanies ». Et voici quelques phrases picorées dans le livre, pour vous donner une idée du style :
« C’était le plein juillet. L’été forçait les fenêtres ».
« Le wagon zézaie sur une suite d’aiguillages ». (Notons en passant que l’auteur ne dédaigne nullement les mots utilisés en Belgique, comme « wagon » ou ailleurs « postposer »)
« Le ronflement du frigo, les râles du chauffage et le frisson des châssis diffèrent un peu l’arrivée du sommeil. »
« Au loin, dans les nichées identifiées par les friselis de la réserve, les oiseaux se répondent comme des guetteurs sur le fil virtuel d’un invisible chemin de ronde. »
L’histoire nous entraîne à la fois dans le passé (et si bien et habilement documenté) et dans le présent le plus brûlant, puisque le narrateur journaliste porte un masque qui protège de la pandémie et qu’il entend Maître Gims ou M.Pokora (mais fredonne « Comme à Ostende » de Léo Ferré) ! Il est question d’une histoire de famille, d’une malédiction, de Frères et surtout d’amour. S’il y a beaucoup de morts (du début jusqu’à la fin), l’histoire parle de la vie qui se poursuit, qui submerge tout.
Un mot encore des descriptions qui sont magnifiques, je pense aux funérailles de Frère Marc. En quelques lignes, toute l’atmosphère nous est donnée. Un mot enfin de la brièveté des séquences, qui incite à poursuivre la lecture jusqu’à la dernière ligne.
C’est un bonheur de lecture que je conseille à tous les amoureux des romans, bien loin des modes, des styles fabriqués, des tentations de simplicité, qui souvent sont synonymes de pauvreté du langage.
« Stella Maris », roman de Michel Joiret, Editions M.E.O
www.meo-editions.be/product-page/copie-de-stella-maris-michel-Joiret
Vous pouvez trouver dans le numéro de Marie-Claire de ce mois de mars une mage consacrée au livre « La France des Belges », toujours tellement d’actualité ! (Disponible partout et https://editionsjourdan.com/livre/la-france-des-belges/)
https://marie.claire.be
@Aurelia Dejond
Un excellent site pour les seniors « SeniorLife.be », soit pour proposer des services, soit pour bénéficier de conseils, de pistes, etc. Sur la page FB vous pouvez également vous inscrire et participer à des concours intéressants.
Samedi dernier, ce fut réellement « Un petit moment de grâce » et, avouons-le, c’est plutôt rare et il faut le savourer. Des amis, des proches, des journalistes ont eu la gentillesse de nous rejoindre pour fêter la sortie du recueil de haïkus. Je sais, d’expérience, comment il est parfois difficile lorsqu’il fait beau et que c’est le week-end d’assister à ce genre d’événement et je les remercie d’autant plus.
Vous trouverez ci-dessous les liens vers le livre chez l’éditrice, mais aussi vers Amazon, puisqu’il existe aussi en numérique.
Le lieu, le château de Sombreffe, est l’écrin idéal : des tours, des salles diverses et adaptées, la gentillesse des hôtes (Merci Lorence !) et la présence d’Eugène, fantôme dans le donjon. Aussi les tableaux de Claire ont pris tout leur éclat (avant de se retrouver dans quelques mois dans des lieux d’exposition) le long du mur ancien. Le service était parfait, les boissons fruitées excellentes. A celles-ci s’est ajouté une première : la dégustation du thé « Un petit moment de grâce » créée par Maria pour la maison Unami. (Il sera dorénavant à leur carte, à Uccle – rue du postillon – et à Lille). Je n’oublie pas les pralines divines de Pierre Marcolini, ami de longue date.
Il vous reste à méditer en découvrant un à un les haïkus (Des professeurs m’ont fait part de leur achat pour les étudier en classe… Quelle fierté !)
Finalement, il est assez difficile de résumer un livre qu’on a adoré ! « Retour en pays natal » de Nicolas Crousse est précisément indéfinissable, car il n’est ni une biographie, ni un roman, ni, ni… (Je reprends la citation dans le livre « Rien n’est vrai, tout est vivant » d’Edouard Glissant) Il est, en effet, bien plus que tout cela, il est unique et spécial.
Ce qui me frappe, en ce qui me concerne, c’est la quantité de choses partagées : des films, des chansons, des personnages. A quelques bonnes années de différence, nous avons tout de même côtoyé et souvent aimé les mêmes œuvres.
Ne pensons qu’à Alain Souchon que j’ai moi-même rencontré encore plus tôt, lors de son premier 45 toures « Amour 1830 » au festival de Spa et à qui j’ai fait connaître le terme de « taiseux », plutôt utilisé en Belgique, et qui le définissait un peu…
Bien sûr, j’ai aimé les recueils de poèmes de son père, Jean-Louis Crousse, et ce livre qui le concerne beaucoup me touche aussi pour ces relations si justement décrites.
Les souvenirs ! Comment ne pas être sensible à des phrases telles que : « Dans mon pays natal, il y avait des baisers trémulants, des parfums mystérieux, des nuits sans sommeil, des gestes à l’aveugle, des caresses à tâtons, des chuchotements clandestins. »
Ou à cette comparaison avec le cheval : « M’échapper de l’écurie. Partir à la venvole, sur un claquement de sabot, comme un voleur, présumé coupable mais libre… »
Il y a Michaux, Issa, Félix Leclerc, Chagall (dont le fils, David McNeil, parolier et un moment assistant de Deroll Adams, me consacre une page dans son livre « Quelques pas dans les pas d’un ange »)
Le style est magnifique ! Ces petits bouts de phrases qui font de la littérature impressionniste ! Et ces instants de bonheur de lecture comme ceci au début : « Ils s’écrivent de longues lettres, ponctuées d’envolées lyriques, de déclarations candides et de points virgules. »
Et sur l’état d’écrivain : « J’écris parce qu’on ne m’entend pas. Pour couvrir un peu le bruit. Parce que tantôt c’est trop, je m’égosille, je hurle, couine, beugle, gueule dans des bennes à ordures, je grime mon cœur en arme de boucherie, je rajoute de la laideur au désordre du monde… Et tantôt, c’est trop peu, c’est inaudible… »
Publié au Castor Astral
Enfin, nous avons pu décerner le prix qui porte mon nom à l’ICHEC hier ! Je vous retranscris ci-dessous l’extrait de mon annonce du résultat. Merci à madame le recteur Brigitte Chanoine qui perpétue cette tradition et à Sylvie t’ Kint de Roodenbeke qui l’organise efficacement.
En préambule, je tiens à remercier le jury composé de professeures volontaires. Cette année j’ai eu la chance d’être entouré de Delphine Hauzeur, d’Hélène Wilmet ainsi que de Sylvie Dony, revenue récemment à l’ICHEC et qui était de la toute première édition en 2003, tout comme la secrétaire générale du jury, la très efficace Ingrid Bawin, dont les commentaires et les notes sont si précieux à partager.
Le mémoire retenu nous raconte une histoire et nous embarque dans sa lecture avec un enthousiasme communicatif. Avant tout parce que sa structure est fluide, aidée par l’intitulé des chapitres qui incite à poursuivre avec curiosité.
C’est truffé de petites anecdotes qui illustrent le propos, ainsi celle-ci :
On raconte que lors de sa première visite du centre spatial de la NASA, en 1962, le président John Kennedy a remarqué un concierge, qui passait la serpillière. Il a interrompu sa visite, s’est dirigé vers l’homme, il s’est présenté et a ensuite demandé ce qu’il faisait à la NASA. « Eh bien, Monsieur le Président », répondit le concierge, « je contribue à envoyer un homme sur la lune ». Pour la plupart des gens, ce concierge ne faisait que nettoyer le bâtiment. Mais dans le contexte plus mythique et plus vaste qui se déroule autour de lui, il contribue à écrire l’histoire. Le concierge avait tout compris. Il avait compris la vision de la NASA et son rôle dans cette vision. Il avait un but concret et précis, une raison d’être forte.
Et c’est un des thèmes du Mémoire.
Pour ma part, j’ai bien entendu apprécié l’explication en français des mots plus spécialisés anglais, ainsi un « chatbot », le robot logiciel ou le « binge-watcher » (binje), le fait de regarder plusieurs épisodes d’une série en suivant.
Enfin, l’auteure du mémoire est optimiste et termine son travail par ces mots :
« L’idéaliste que je suis vous dira que les entreprises « purpose-driven » (peurpeus – draiven) représentent un pas de plus vers un monde différent et peut-être même meilleur.
Félicitations à l’étudiante qui a présenté le mémoire intitulé « Purpose-driven marketing : (peurpeus – draiven) Pourquoi et comment créer un lien émotionnel fort avec les consommateurs ? »
Comme la lauréate effectue en ce moment un stage de six mois à Barcelone, c’est sa maman, Madame Isabelle Maes, une ancienne de l’ICHEC, qui vient recevoir ce prix :
Il s’agit de la maman de Marie-Aline LEBBE !
Au hasard de mes recherches, j’ai revu une « Lettre pour l’an 2000 » de Jean Cocteau. Revoir ainsi ce poète, auteur de tant de superbes textes et assez décrié de son vivant pour son apparente désinvolture, est un moment d’émotion. Il revit l’espace d’un quart d’heure.
Il avait accepté les honneurs, entre autres celui des Académies française et belge, mais disait : « Les honneurs sont des punitions transcendantes. C’est qu’on s’est laissé « voir » alors qu’il faut être invisible ». Et de parler de la nécessaire séparation entre l’auteur et son œuvre. Une discussion toujours en cours, par exemple à propos de Céline.
Mais ce dont Cocteau parle le mieux c’est de poésie : « La poésie est une langue qu’il faut apprendre » et « L’inspiration est une expiration qui vient de l’inconnu en soi. » Enfin : « La poésie est intemporalité – or les gens vivent dans l’immédiateté, l’actualité ». Sûr que cela au moins est confirmé par nos temps de technologie de communication avancée.
La première citation de Cocteau que j’avais notée, adolescent, est « La mode est ce qui se démode »…